Les Regrets Restent
Ca fait déjà , depuis j’sais même plus, j’aurais pus tout laisser tomber
L’école m’a laissé, assis sur un banc à la cité
Elève trop agité qui n’en faisait qu’à sa tête
J’préférais les manifs au lieu d’aller à la bibliothèque
Eh mec ! mes devoirs, j’les faisaient tard le soir
Et le matin pour m’réveiller, c’était toute une histoire
J’ai jamais eut une bonne entente avec l’éducation nationale
Ah bon ! Le règlement intérieur et la façon dont ils travaillent
Dans des classes surchargées, toujours les mêmes qui vont au piquet
Arrivé en fin d’année, pour passer t’as pas ton ticket
La conseillère veut de toi se débarrasser
T’orienter dans un truc auquel tu n’a même pas penser
Combien de matière j’ai du sécher ?
Entre mes premiers rencards et mon goût pour le danger
J’aimais aussi l’EPS pour mâter les seins des gonzesses
Question business, toujours un kilo sde pièces
J’ai terminé mes classes dans la rue où là j’étais le bienvenue
Mais ici les ordres retenus c’est 24 heures en garde à vue
Les études j’en ai ras-le-cul, le BAC je l’ai pas eu
J’sais qu’au fond pour ma famille, pour ça j’les ai toujours déçus
Aujourd’hui comme tu le vois, c’est la musique que j’prends à cœur
Pour faire passer l’message, remémorer mes erreurs
Eviter les ennuis même si j’aime traîner la nuit
J’ai eu raison de l’école tant l’école ne m’a pas nuie
Refrain :
Les années passent, les regrets restent encrés en soi plein de pourquoi
A quoi bon, seule réponse j’sais pas
Une chose est sûre en cours j’ai jamais été bosseur
Juste un acteur de plus au fond un emmerdeur
C’que j’sais en connaissance de cause, c’est qu’les regrets viennent après
J’pourrais dire comment on m’aurais vu conseiller à l’Élysée
On m’a poussé vers ce foutu CAP de menuisier
Pour eux mon avenir se trouvait aux Bomettes ou à la Santé
A grand coup d’balais, mes rêves se brisaient
Que dire à ces mômes, les yeux pleins d’sympathie qui m’envient
D’abord que j’suis, une chose est sûre c’est qu’j’ai jamais voulu lâcher l’affaire
Ils m’ont mis la pression, pressés d’nous voir gicler les cours de monsieur Sansan
Mordu à l’hameçon pour être le couillon parmi les cons
Les insultes pleuvaient vers cet enculé d’prof de math
Il fallait jamais m’prier pour foutre la hayatte
Avec les années tout c’ gâte, merde
On s’jette tous dans l’même business éphémère
Histoire de faire vivre mère, misère a fait de nous ses amants
Si j’avais su j’aurais jamais quitté sitôt les bancs, tu sais ?
Refrain
J’suis dans l’rap depuis longtemps, pourtant j’ai pas fait carrière
Entre l’école, la rue et moi-même j’ai mis une barrière
L’éducation scolaire c’était 4 ans en arrière
Combien de fois j’ai du décevoir mon père et ma mère ?
J’suis un jeune j’ai la vingtaine, la cité m’a mis en quarantaine
D’origine africaine, j’croit j’ai pris une lourde peine
Le rap comme remède sans être passé par le solfège
J’suis dans un piège et encore en vie, c’est un privilège
L’évolution d’un voyou sur les bancs de l’école
Avec les cancres du quartier et les sniffeurs de colle
Devenu à notre époque braqueurs ou buveurs d’alcool
Ou forceurs d’antivols, à l’école c’était bénévole
Recruté par la rue, à moi les grâces matinées
Première matière le casse pipe pour pouvoir dîner
On fait des maths en comptant d’l’oseilles
Et l’anatomie du poste et d’l’éducation physique dans la rue
Devenir génie en herbes ? Non ! mais fumer des gros joints d’herbes ? Ouais
Avec les potes dans les chiottes du lycée et faire la feinte aux profs
Eh monsieur j’peux aller pisser ? Et puis c’est avec la tête baissée et les yeux plissés
Qu’on revenait au fond d’la classe pour oublier
Attendant impatiemment la sonnerie pour pouvoir s’barrer
Avec sa dégaine de ? ?, le p’tit Abdelkrim victime du système
Mal assorti sans ? ?
Vu nos capacité, on aurait pu quitter la cité
Pour l’université mais bon on a pas profité
J’serais peut-être jamais friqué mais bon j’ai pas tout perdu
J’ai ma culture du ghetto et ma littérature de rue.
Refrain (4x)
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