J'irai voir les dames sur le trottoir Qui attendent malgré elles, en porte jarretelles Les détraqués du soir J'irai voir les femmes sur le trottoir Tombées comme dans un piege Belles prisonnières vendues à des soulards
Dès que la nuit tombe Le manège se met en route Et l'on voit des femmes alignées Comme une foire à la banqueroute Des hommes s'arrêtent brusquement Et demandent combien ça coute ? Soudain ils crachent, ils insultent Puis repartent tant ils s'en foutent
Plus tard le jour se lève Le cauchemar s'arrête enfin Fatiguées de ces nuits Désormais leurs corps ne sentent plus rien Du gachis leur quotidien, elles s'habituent à tout Hors la loi, condamnées La révolte ne changerait rien demain