Avant, avant, je ne saurais pas dire Ça nous repousse et puis ça nous attire Avant, on ne sait pas, on ne sait rien Avant, on n'a qu'un fil entre les mains
Un escalier, la mémoire s'affole Un grand trou noir qui bruisse de paroles Un désir fou qui ressemble à la peur Quelques accords qui étreignent le cœur
Les premiers pas qui vont vers la lumière Les mains qui battent comme une prière Tout est possible et rien n'est encore là On ne sait pas jusqu'où on montera
On a pourtant vérifié les membrures Pas un accroc, pas une déchirure Et pas un nœud dans le fil qui retient Ce grand espoir qui pèse presque rien
Comme un grand cerf-volant Dont on n'est jamais sûr qu'il va prendre le vent Ce vaisseau composé de mots et de musique On le tient dans ses mains, au bout d'un fil magique On plane et on s'envole, évitant de penser Qu'en tombant avec lui on pourrait se briser
Sans prévenir, ça frémit, ça décolle Un soubresaut, tout à coup ça s'envole Ça se déplie, ça tourne, ça louvoie Déchirant l'air avec un bruit de soie
Sans le vouloir, parfois ça nous échappe Et en douceur il faut qu'on le rattrape On s'y projette et on devient oiseau Capable de voler encore plus haut
Et cependant que dans les airs il plane En frissonnant de toutes ses membranes On le dirige, on en fait ce qu'on veut On se prendrait pour l'émule des dieux
Pour un sorcier, pour une magicienne Et notre vie suspendue à la sienne Ne vaut pas plus que ce bout de chiffon Gonflé de rêves et de quelques chansons
Comme un grand cerf-volant Dont on n'est jamais sûr qu'il va prendre le vent Ce vaisseau composé de mots et de musique On le tient dans ses mains, au bout d'un fil magique On plane et on s'envole, évitant de penser Qu'en tombant avec lui on pourrait se briser
Et tous ces cœurs qu'à sa suite il entraîne Sont les rubans qui lui font une traîne Ils virevoltent et le suivent partout Et l'on s'inquiète, on se dit qu'on est fous
Ils sont trop haut! Leur confiance est si grande! Il faudra bien pourtant qu'on redescende Et qu'on les pose avec tant de douceur Qu'ils n'aient jamais le temps de prendre peur
Et peu à peu, tirant le fil magique On rembobine les mots, la musique Et on se dit avec humilité Qu'un jour de plus le vent nous a portés
Puis ils repartent avec les yeux qui brillent Et au dehors, la vie les éparpille En nous laissant le désir insensé D'être demain pour tout recommencer
Comme un grand cerf-volant Dont on n'est jamais sûr qu'il va prendre le vent Ce vaisseau composé de sons et de paroles On le tient dans ses mains, attendant qu'il décolle On plane et on s'envole, évitant de penser Qu'en tombant avec lui on pourrait se briser
On plane et on s'envole et on s'en va penser Que cette fois encore on ne s'est pas brisés