Si je remonte au long des maillesqui ont pêché mes souvenirs,je sens bien que vaille que vaille,c'est dur de se redevenir,et je revois la tristelettequi se noyait dans un chagrin,osant à peine dire: "Faites,faites trois tours dans mon jardin".Quand j'étais la douce-amère,qu'on cueille au bord d'un cheminqui n'est jamais la premièreni la même que demain.Mais, vois-tu cette sauvagine,la sœur des ronces, des orties,me plaisait bien et j'imagineque tu l'aurais aimée aussi.Il fallait pourtant que je change,que je devienne en me fanantcette fleur faussement étrangequi disait en se pavanant:"Moi, je suis la douce amère,moitié miel et moitié feu.Mes aveux sont des mystères,mes mensonges des aveux".Le temps que je te reconnaisse,le temps que tu me veuilles bien,j'ai gagné un peu de tristesse.Le temps me ramène et je viens.Si je garde un peu d'amertume,toute douceur m'est revenue.Il faudra que l'on s'accoutumeà me voir ainsi devenue ...devenue ta douce-amère,moitié peine moitié cœur,avec toi pour seul mystère,moitié veine, moitié peur, ...douce-amèrepour ton cœur.