{Refrain:}J'ai vendu la peau de l'ours, ma mère,- elle ne valait pas bien lourd -avant de l'avoir piégé, misère,avant de l'avoir touché.J'ai vendu la peau de l'ours, ma mère,sans caresser son velours,sans l'avoir déshabillé, peuchère,sans même lui faire l'amour.C'est ainsi que bien souvent on penseavoir tout entre ses mains.Si du pot au lait on 1âche l'anse,café noir le lendemain.Il arrive que les ours se vengentd'avoir été convoités.Il est évident qu'ça les dérangede nous voir anticiper.{au Refrain}Tenez, par exemple, je chansonnesans vraiment penser plus loin.Je rencontre deux ou trois personnesqui me parlent du prochain,de mon prochain disque, et elles bavardentsur ce qu'on y entendra,et moi, sans malice, je hasardetout ce qui rimait par là.{au Refrain}A partir de là, c'est l'engrenage.Voici qu'on vend pour de vraimes nouvelles chansons, c'est l'usage,faut éveiller l'intérêt.Et pendant ce temps, moi, je me rongedevant mon bout de papier.J'en perds l'appétit, j'en perds le songe,je n'ai rien à proposer.{au Refrain}Même en supposant que la paniqueme décoince le cerveau,que j'aie fait les chansons de mon disqueet que je le trouve beau,en vous les chantant, je réitère,un optimisme anormal,car en présumant qu'elles vont vous plaire,je vous solde l'animal.Je vendrai la peau de l'ours, ma mère,on la vend chacun son tour.Ce n'est pas pour se vanter, misère,c'est pour la publicité.Je vendrai la peau de l'ours, ma mère,mais regretterai toujoursde l'avoir laissé filer, peuchère,sans même lui faire l'amour {3x}.