Aufray Hugues
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Cauchemar psychomoteur

Aufray Hugues


Comme j'avais beaucoup marché
J'étais fatigué
Je vois une espèce de ferme
Je me dis j'vais m'arrêter
J'ai dit hé hé là-dedans
Y a-t-il quelqu'un de vivant
Je me sentais vraiment seul
Devant la maison
Quand soudain devant moi
Un grand gaillard de fermier
Vient me braquer son canon
A la hauteur du menton
Je tombais sur les genoux
En criant mais vous êtes fous
Moi j'aime bien les fermiers
Ne me tuez pas s'il vous plaît
Il s'en est fallu d'un rien
Qu'il ne me tire comme un lapin
C'est vous l'espèce de vagabond
Qui vient pour mendier
J'ai dit non non non
Je n'suis pas c'que vous croyez
En droit je suis licencié
J'ai fait l'Université
Alors arriva la fille
Qui s'appelait Rita
Ell' semblait tout droit sortie
D'la Dolce Vita
Et je me mis en devoir
De l'amadouer comme son père
Je lui dis la jolie ferme
Que vous avez lĂ 
Dit's-moi qu'est ce qu'un Ă©tudiant
Connaît Ă  l'agriculture
J'ai répondu braves gens
Je suis un puits de culture
En voyant mes ongles sales
Il sut que je travaillais
Il me dit d'un air futé
Vous avez l'air fatigué
Oh oui j'ai fait huit cent bornes
Et j'en ai vraiment plein l'dos
Il me jeta sur la paille
Avec les bestiaux
Tâchez de rester tranquille
Ou sinon moi je me fâche
Ne touchez pas Ă  ma fille
Et demain faut traire les vaches
Je ne dormais que d'un Ĺ“il
Quand Rita vint me secouer
Elle me faisait de l'Ĺ“il
Comme Tony Perkins
Elle me dit viens prendre un' douche
Je vais te montrer oĂą c'est
J'ai répondu hey hey hey
C'coup là on m'la déjà fait
J'essayais de m'défiler
Je n'savais pas trop comment
Mais Rita a insisté
Vraiment très très gentiment
Je n'pouvais plus m'en tirer
J'avais l'air d'un lâche
J'aurais pas dû accepter
D'aller demain traire les vaches
Pour sortir de cette histoire
Fallait trouver un moyen
J'ai crié Fidel Castro
C'est un bon copain
Rita parût suffoquĂ©e
J'ai cru que c'était gagné
Quand le fermier soudain surgit
En hurlant qu'est ce que t'as dit
J'ai dit vive Fidel Castro
Vous m'avez compris
Il me tomba sur le dos
A bras raccourcis
Rita parla de sa mère
Qui dormait au cimetière
Tandis qu'le vieux me flanquait
Un coup dans l'buffet
En enfer je t'expédie
Si tu n't'en vas pas tout d'suite
Espèce d'étudiant pourri
Espèce de rat communiste
Il me jeta Ă  la tête
Un paquet d'readers digest
Moi je fis une pirouette
Le vieux prit son escopette
J'Ă©clatais par la fenêtre
A cent quatre vingt Ă  l'heure
Et j'atterris en tempête
Dans un pot de fleurs
Revenez criait Rita
Le père chargeait son engin
Quand le soleil se leva
Moi j'étais déjà très loin
Même si Rita est partie
Je n'reviendrai pas d'sitôt
Chez ce vieux fermier maudit
Car j'ai trouvé un boulot
Mais la sacrée vieille canaille
Espère bien me faire cueillir
Un jour par son F B I
Mais il peut courir
Je continue Ă  penser
Envers et contre tous
Sans liberté de parler
On est moins que rien du tout

Compositores: Paroles: Hugues Aufray, Pierre Delanoë. Musique: Bob Dylan 1965 "Aufray chante Dylan"

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