C'est trop tard pour verser des larmes, Maintenant qu'ils ne sont plus là. Trop tard, retenez vos larmes. Trop tard, ils ne les verront pas Car c'est du temps de leur vivant Qu'il faut aimer ceux que l'on aime, Car c'est du temps de leur vivant Qu'il faut donner à ceux qu'on aime. Ils sont couchés dessous la terre Dans leurs maisons froides et nues Où n'entrera plus la lumière, Où plus rien ne pénètre plus. Que feront-ils de tant de fleurs, Maintenant qu'ils ne sont plus là ? Que feront-ils de tant de fleurs, De tant de fleurs à la fois ? Alliez-vous leur porter des roses Du temps qu'ils étaient encore là ? Alliez-vous leur porter des roses ? Ils auraient préféré, je crois. Que vous sachiez dire je t'aime, Que vous leur disiez plus souvent, Ils auraient voulu qu'on les aime Du temps, du temps de leur vivant. Les voilà comme des statues Dans le froid jardin du silence Où les oiseaux ne chantent plus, Où plus rien n'a plus d'importance. Plus jamais ne verront la mer, Plus jamais le soir qui se penche, Les grandes forêts en hiver, L'automne rousse dans les branches, Mais nous n'avons que des regrets, Mais nous n'avons que des remords, Mais ils ne le sauront jamais. Ils n'entendent plus, c'est trop tard, Trop tard, trop tard...