Vous ne m'avez pas quittée Le jour où vous êtes partie. Vous êtes à mes côtés Depuis que vous êtes partie Et pas un jour ne se passe, Pas une heure, en vérité, Au fil du temps qui passe Où vous n'êtes à mes côtés. Moi, j'ai quitté Rémusat Depuis que vous êtes partie. C'était triste, Rémusat Depuis que vous n'étiez plus là Et j'ai repris mes valises, Mes lunettes et mes chansons Et j'ai refermé la porte En murmurant votre nom. Sans bottines, sans pèlerine Mais avec un chagrin d'enfant, Je suis restée orpheline. Que c'est bête, à quarante ans. C'est drôle, jamais l'on ne pense Qu'au-dessus de dix-huit ans, On peut être une orpheline En n'étant plus une enfant. Où êtes-vous, ma nomade, Où êtes-vous à présent ? Avec votre âme nomade, Vous voyagez dans le temps Et, lorsque les saisons passent, Connaissez-vous le printemps, Vous qui aimiez tant la grâce Des lilas mauves et blancs ? Que vos étés se fleurissent Dans votre pays, là-bas Aux senteurs odorantes D'une fleur de mimosa, Que votre hiver se réchauffe Au coin d'une cheminée, Que les saisons vous soient douces. Vous avez tant mérité. Vous disiez : "Pas une larme" Le jour où je n'y serai plus." Et c'est pour vous que je chante, Pour vous que je continue. Pourtant, quand je me fais lourde, Oh que j'aimerais poser Mon chagrin à votre épaule Et ma tête sur vos genoux. Vous ne m'avez pas quittée Depuis que vous êtes partie. Vous m'avez faite orpheline Le jour où vous êtes partie Et je suis une orpheline Depuis que vous m'avez quittée...