Quand les ans t'auront courbée, Tes amis abandonnée, Que les serments, les chimères T'auront seule ainsi laissée, Souviens-toi du temps passé, De nos vingt ans, de ma prière. Viens-t'en. La lune éclaire Toutes les primevères Si lourdes de rosée. De toutes nos nuits belles, Un bouquet d'immortelles, Nous feront, mon aimée. Quand reviennent les saisons, Les lilas et les moissons, Dans ta solitude blême, Souviens-toi de nos beaux jours, Nos jeux, nos ris, nos amours. On ne dit qu'une fois "je t'aime". Viens-t'en. La lune éclaire Toutes les primevères Si lourdes de rosée. De toutes nos nuits belles, Un bouquet d'immortelles, Nous feront, mon aimée. Ou es-tu en ce moment, Partageant le même tourment D'une vie par nous gâchée ? Riche et laide suis devenue Et toi même n'as pas voulu Tant de larmes épanchées. Dis moi que tu as songé, En ce monde désolé Au souvenir d'une image, Cailloux blancs et cailloux noirs. Oh dis moi qu'un fol esppoir Te fit chercher mon visage. Viens-t'en. La lune éclaire Toutes les primevères Si lourdes de rosée. De toutes nos nuits belles, Un bouquet d'immortelles, Nous feront, mon aimée. Ma chanson n'a pas de fin. Si tu n'me tends pas la main Du plus profond de la terre, Mon amour cherchant le tien, Ton pardon trouvant le mien. Entendons cette prière. Mais reviens. La lune éclaire Toutes les primevères Si lourdes de rosée. De toutes nos nuits belles, Un bouquet d'immortelles, Nous feront, mon aimée.