Sur la lune il y a des enfants qui regardent la terre en rêvant. - Croyez-vous qu' aussi loin il y ait des humains? - Je n'en sais rien du tout, embrassons-nous. Sur la lune il y a des enfants, sur la lune ou sur Aldébaran, qui se disent "Sommes-nous dans ce monde les seuls fous?" et regardent la terre en grand mystère. Sont-ils bleus ou verts ou de toutes les couleurs, tous ces enfants d'ailleurs? Sont-ils en triangle, en spirale, en carré? Un jour, je le dirai. Sur la lune il y a des enfants qui regardent la terre en rêvant. - Croyez-vous, lui dit-il, qu'il y ait en exil sur ce bout de croissant un peu de sang? L'univers, est-il plein de vivants, fait d'atomes, de rayons ou de vent? Je vois miraculeux des sapins aux yeux bleus qui vont branche contre branche tous les dimanches. En soucoupe, en tasse, en fusée, en cigare, ils dansent dans le noir. La queue des comètes chante et fait ronron aux oiseaux d'Electron. Sur la lune il y a des enfants qui s'appellent à travers le néant, qui s'adressent dans le noir des musiques d'espoir, par sans fil, par couleur, par visiteur. Sur la lune il y a des enfants qui regardent la terre en pleurant. - Savez-vous qu'autrefois y avait des gens là-bas? Mais depuis l'grand éclair il n'y en a pas; y avait des gens là-bas? Mais depuis l'grand éclair il n'y en a pas!