D'abord, il y aura le manque Collé à la peau, chevillé, à nous pourrir la vie chacun de son côté A questionner ce choix, celui d'être parti, et de s'être quitté Comme-ci c'était pas assez dur de se séparer de changer d'existence, d'accepter de renoncer à l'éternalité de notre co résidence Tous les moments, tous les endroits se feront l'écho de notre histoire aussi Nous rappellerons une anecdote et viendront à l'envie, déclencher un auto-tsunami Il nous restera les dossiers à fermer le quotidien à clôturer, les peurs qu'il faudra ceinturer L'appartement, les assurances, la paperasse à la con il faudra tuer notre histoire à chaque résiliation Cette obsession amère, cette souffrance continue cet appétit désert, le monde qu'on regarde par-dessus Tantôt on vole, tantôt on chute Souvent on chute La tête en bas, au bout de quelques mois Il nous restera ça Une année et deux passeront la souffrance sera moins vive Parfois même gageons que certains disent qu'elle disparaitra On repensera aux vacances aux beaux endroits, les sourires naissant On se rappellera certains jolis ébats Il y aura encore çà et là de notre vie commune Ce lit, ce canapé et cette lampe lune Un stylo survivant, à l'origine à toi devenu avec le temps, un marqueur de nous Là, au bout d'une année ou deux il nous restera des souvenirs intacts qu'on évoque sans haine Et puis quelques objets qui trahissent naïvement mais sans causer de peine Au bout de ce temps-là, il nous restera ça Les années passant, quatre, cinq ça change selon les gens, les souvenirs terniront Quelques bribes seulement resté accroché au coeur mais loin de la raison Les objets auront vécu, seront cassés Le lit le canapé ont étaient remplacés Plus rien ne vit, plus rien n'a survécu On a rasé notre île A force d'oublier pour avancer pour éviter les rechutes stériles et pour ne pas froisser l'amoureuse d'aujourd'hui on finit par effacer l'amour qui a péri Il reste encore cet abonnement à nos deux noms mais qui ne veut plus rien dire Alors pour enfin clore cette résiliation, pour enfin en finir je décide, pourtant on le fait jamais, de t'appeler Mais ce n'est plus le bon numéro Alors je me dis: Voilà, un abonnement à nos deux noms finalement, au bout de ce temps-là c'est ce qu'il nous restera