Des jours entiers dans les arbres Pieds dans la terre, tête dans le ciel Vivant sur le plus haut d'entre eux Accroché à son tronc rugueux Je chevauche la bête centenaire En regardant les nuages passer Des jours entiers dans les arbres A écouter le temps passer
Mes voisins sont des nains géants Emigrés des forêts du Rhin Les autres tous gris et tous noirs Viennent des grands arbres du Congo Les grands d'acier et de fureur S'épuisent contre des dieux anciens Les petits font pour les calmer En riant des cris d'oiseaux
Un vieux pygmée tout déplumé Me prend la tête à deux mains Et me chuchote en souriant Sa vérité innocente Tu es bien plus petit que moi Et bien plus grand que les géants Libère-toi du désespoir Evite les mirages de l'espoir
Vers le soir les géants se calment En fumant des herbes magiques Qui font les étoiles plus brillantes Et moi un peu mélancolique Une géante toujours enceinte Me prête son bâton phallique Pour briser l'armure de la nuit Et entrer dans le lit des rêves
Demain un avion migrateur Tissera dans le ciel un sillage Ligne blanche sur papier d'azur Pour vous dessiner un message