Tu vas revenir par les menthes Par les luzernes les étés Dans l'esprit les fusées errantes Les cheveux d'astres les épées Tu vas revenir par les ambres Les bleus les saumons les chamois Les chevreuils les dessins des chambres Et les yeux de l'homme aux abois Les trains fantômes de décembre Dans les vallées du souvenir Les rires d'eau des chutes tendres Qui dévalent de l'avenir Tu vas revenir redescendre Par les berges du verbe aimer Par le delta des regards tendres Le grand escalier des années Tu vas revenir par les plaines Par la colère par l'aveu Tu vas revenir par ma haine Tu vas revenir je le veux Par les rues des villes en cendres Où tu te glisses sans aveu Tu longes mes vers et tu trembles Et tu es veule et je te veux Tu vas revenir par les flammes Le lino usé de la mer Le film qui rugit sous la lame Qui brille et se tord à l'envers Tu vas revenir par tes drames Comme un peu de sang dans mon verre Par mes errances par nos larmes Ouvrir le rideau de la mer Les villes soudain applaudissent On aime cet auteur de vers La femme attend dans la coulisse Elle apparaît et tout se perd Cette chambre d'hôtel sinistre Le port au loin, plus rien d'ouvert En bas le gardien est complice Tu surgis dans mon dernier vers !