Depuis l'éternité Les poètes ont chanté Tous les plus jolis coins de Marseille Mais quand vient le printemps Il en est un charmant Où l'on peut passer des heures sans pareilles Sur les bancs du Prado A l'ombre des grands platanes On voit lorsqu'il fait beau Le plus vivant des tableaux Les hommes font la belote Tout en prenant le frais Et les mamans tricotent En berçant leur pitchounet Quand le temps est trop chaud Alors on tombe la veste Et puis on fait la sieste Sur les bancs du Prado Dans ce coin merveilleux Un couple de bons vieux Chaque après-midi vient prendre place En lisant leur journal Parfois c'est machinal Ils contemplent les amoureux qui s'enlacent Sur les bancs du Prado A l'ombre des grands platanes Où leur passé bientôt Chante ainsi qu'un doux écho Avec un bon sourire Ils se regardent émus Elle semble lui dire "Mon bon vieux t'en souviens-tu ? Ah comme il était beau Le temps de notre jeunesse De nos folles caresses Sur les bancs du Prado"