Pleure pas, Marie, Les larmes maintenant, c'est inutile Si ta vie est monotone C'est qu' pour toi y a plus personne Dans cette ville, Quand t'as voulu partir J' t'ai dit "Les ch'mins solitaires, c'est dangereux" T'as souri en sortant ton roi d' cÂœur de ton jeu Moi, j'ai marché toute la nuit comme sur un fil A cloche-pied, les yeux bandés, tu sais, c'est pas toujours facile Sur le bord des trottoirs Les feux rouges semblaient briller Pour celle que j'aime Les feux jaunes me disaient "Cest même plus la peine !"
{Refrain:} Gâche pas ta nuit C'est seulement ta mémoire qui saigne un peu dans l' noir Il s' fait tard Gâche pas ta nuit Maintenant, c'est plus la peine d'ouvrir ta porte ce soir
Quand je t'ai revue après un peu plus d'un an T'étais seule face à ton mur dans un sinistre appartement D'un air distrait, tu m'as dit "Prends donc à boire" en montrant l' frigidaire Ni ton maquillage ni les peintures n'étaient d'hier On n'a plus jamais reparlé du passé Un soir, on s'est même juré de ne jamais plus se dire jamais On brillait comme deux diamants, toi et moi, sous les réverbères Et l' monde entier traînait bien loin derrière
{au Refrain}
Et cette fois-là, tu m'as quitté sans rien dire J'ai passé au moins trois nuits sans dormir, à te maudire T'avais laissé la porte ouverte en quittant ton royaume Et l' ciel au d'ssus des toits s'est pendu aux pylônes Un soir, j't'ai croisée près des machines à chocs électriques Pour ne pas devenir fou, moi, j' marchais comme un jouet mécanique T'avais les joues peintes en rouge et les néons semblaient pleurer des plumes Le ciel était plein d' poignards qui crevaient la lune