Juste avant minuit, le ciel a brillé comme une flamme, sur le désert sale Quelque part dans la nuit, le serpent guettait nos drames Y avait plus qu' nous dans l' noir et personne voulait voir se lever le matin Depuis déjà longtemps, la pluie faisait rouiller nos âmes Les églises se voyaient moins qu' les poubelles en flammes Ce soir, Babylone brade ses pyramides Les cafards mangent la céramique, Le long du fleuve, c'est la panique La ville fleure comme une chambre vide
Plus personne court jamais dans les rues Les trottoirs sont chauds Le palais des pas perdus Ferme beaucoup trop tôt Y a tous les vols du soir qui ont du retard Au sud de l'aérogare, il paraît qu' tout flambe Tout flambe Tous les gens veulent quitter la ville Pendant qu' c'est encore facile Bientôt y aura plus qu' ceux qui traînent Qui porteront, seuls, le poids d' toutes les chaînes
Y a cet ange qu'est sorti du brouillard Caché dans mon lit Si minuit vient trop tard Faudra payer l' prix Quand la tempête souffle un peu trop fort Quand l'orage décoiffe les morts Elle oublie qu' tout flambe Elle danse en plein milieu d' l'avenue Sans même brûler ses pieds nus Y a plus personne qui la protège Même quand la rue tend ses derniers pièges
Un, deux, trois, quatre Au d'ssus d'la ville, on voit des couleurs bizarres Tout l' monde aimerait savoir C' qui s' prépare en silence, dans l' noir Y a tellement d' monde qui guette sur les quais des gares C'est plus la peine d'essayer Personne pourra s'échapper C'est même plus la peine d'espérer Y a qu'à r'garder tout flamber