Ces mécaniques bien en jambe Dans le temps qui se clôt Ces statues bien huilées tremblant d'éternité S'enfoncent dans ma nuit impavide et bornée Et dans le noir profond de mon mur de silence Je vais et je pense et je crie Mon œuvre embastillée Par leurs chiens mercenaires Sur ton âme posée tout en haut de ma joie Tombe en gouttes de sang Comme un Apollinaire Etranglé par les doigts sourds de Victor Jara Je vais et je pense et je porte sur moi Tous les malheurs du monde Je suis cet enfant blond Noir comme la misère Cet Afghan égaré Dans la banlieue du Caire Machado mort de faim Dans le métro Charonne Et ma femme en furie M'engueule au téléphone Car pour le dîner J'ai oublié, j'ai oublié... Je vais et je pense et je me débats Devant cette immense armée De mes mots incompris La parole en armure Faite d'acier trempé Par ces sanglots de haine Et l'amour qui se brise A ma lucidité Avec pour ma chanson Des phrases toutessimples Je vais et je pense et je ris Et puis je me souviens De ces temps de fortune Ou d'infortune enfin qu'importe, nous rins En déployant nos gorges A l'idée de ce fou Accroché au pinceau amputé d'une échelle Comme Van Gogh de son oreille Comme Van Gogh de son oreille Et dans le noir profond De mon mur de silence Je vais et je pense et je pleure...
Composição: Paroles et Musique: Robert Fourcade/ Xavier Cherrier 1991 "Chanson Plus Bifluorée"