Y avait un négro Tout jeune et déjà costaud Qui venant de la Martinique Entra comme chasseur Chez une marchande de fleurs Qu'avait une jolie boutique Il eut comme vêt'ment Un costume tout éclatant Elle lui dit C'est épatant Ca t' rend plus joli Que l' costume de ton pays Le p'tit négro répondit :
A la Martinique, Martinique, Martinique C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic Pas de veston, de col, ni d' pantalon Simplement un tout petit caleçon Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir Jamais malade, jamais mourir On ôte le caleçon Pour dîner le soir Et tout le monde est en noir
L' négro malheureux De plus en plus amoureux Dit un jour à sa patronne Moi beaucoup chagrin Toujours attendre demain Allons, dis-moi oui mignonne Elle lui dit : Grand fou Faut d'abord gagner des sous Une femme, ça dépense beaucoup Des robes, des manteaux, Des bijoux, des grands chapeaux Viens chez moi Répond l' négro
A la Martinique, Martinique, Martinique C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic Les p'tites femmes Se mettent simplement Une feuille de bananier Par devant Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir Jamais malade, jamais mourir Et la feuille Ça sert à rien du tout On sait bien c' qu'y a en d'ssous
Le petit négro Pour gagner des monacos S' mit à faire d' la boxe anglaise, Souvent victorieux, Dans les combats très sérieux, Il gagna bientôt d' la braise. Devant tant d'ardeur La petite marchande de fleurs Finit par donner son cÂœur. Le mariage se fit Dans le pays du mari Et l' soir des noces, il lui dit :
A la Martinique, Martinique, Martinique C'est ça qu'est chic, c'est ça qu'est chic Moi ach'ter, car je suis connaisseur Du terrain pour devenir planteur Y en a du plaisir, du plaisir, du plaisir Elle répondit dans un soupir : J' vois déjà que tu feras sûr'ment Un planteur épatant