Nous venons d'une enfance Aux portes closes Aux horizons bouchés Nos rêves s'y fanaient comme des roses Déracinées Nous étions jeunes et rebelles sans cause Aux genoux écorchés A raser les murs de nos vies moroses De nos ongles rongés A croire qu'on avait tout fait de travers Qu'on avait tout pour déplaire On attendait que descendent les filles Assis dans l'escalier Espérant pouvoir toucher leurs chevilles Ou les frôler Mais elles passaient légères et volubiles Sans même nous regarder Et nous restions là comme des imbéciles Les yeux écarquillés A croire qu'on avait tout fait de travers Qu'on avait tout pour déplaire Dans ces jours difficiles Où nos vies désespèrent De ne rien voir devant Qu'un peu de vent Dans ces heures immobiles On cherchait la lumière Elle est venue pourtant Avec le temps... Nous venons d'une enfance Aux portes closes Aux horizons bouchés Nos rêves s'y fanaient comme des roses Déracinées Mais aujourd'hui même si c'est autre chose Au fond rien à changer Des sales gosses pleins de bosses et d'ecchymoses On n'a rien oublié Qu'importe qu'on ait tout fait de travers Puisqu'on a tout pour déplaire Puisqu'on a tout pour déplaire Puisqu'on a tout pour déplaire...