Avant, j'étais tout seul en cause, Et n'avais pour souci Qu'à m'occuper de moi, Avant, ce n'était pas grand-chose Si, le temps d'un midi Mon corps ne mangeait pas. Avant qu'est-ce que ça pouvait faire Si, au lieu de me taire, De les garder pour moi, J'allais dire mes quatre colères Pour défendre un envers Qui méritait l'endroit. Avant, quand j'en avais le temps Quand venait le printemps Quand j'en avais envie J'allais essouffler mes vingt ans Sur des corps qui souvent Ne sortaient que la nuit D'avant que te dirais-je encore Sinon que j'avais tort De croire que je vivais D'avant il me reste la vue D'un couloir sans issue D'une porte fermée Mais il vrai qu'avant Avant, je ne t'avais pas Mais il est vrai qu'avant Avant, je ne nous aimais pas Mais il est vrai qu'avant Avant quand mes draps étaient froids Je n'avais pas ton corps pour moi Je n'avais pas tes bras Tu vois, je n'étais rien Ou presque rien Mais j'attendais, guettant Comme on guette le jour Sans savoir bien toujours Où il va se lever Avant, mais ne parlons plus d'avant Parlons de maintenant Ou mieux ne parlons pas Des mots, ce ne sont que des mots Et mes doigts sur ta peau Te savent mieux que moi Mes yeux te dévorent des yeux Mes yeux te gravent en eux Pour qu'ils ne t'oublient pas Amour, te voilà mon amour Pour des nuits et des jours Qui n'en finiront pas Car il vrai qu'avant Avant, je ne t'avais pas Car il est vrai qu'avant Avant, je ne nous aimais pas Car il est vrai qu'avant Avant quand mes draps étaient froids Je n'avais pas ton corps pour moi Je n'avais pas tes bras Tu vois, je n'étais rien Ou presque rien Mais j'attendais, guettant Comme on guette le jour Sans savoir bien toujours Où il va se lever Tu vois, je n'étais rien Ou presque rien Mais j'attendais, Tu vois que les années passées Quand le jour s'est levé Et m'ont mis de ton côté