Je m'allonge sur le lit Je lui raconte ma vie Au moins est-ce qu'il écoute? Parfois j'en doute. Je me découpe en morceaux De moins en moins gros Et je me désagrège Je fonds comme de la neige J'suis toujours aussi lourd Un manque d'amour Et pourtant j'ai pas l'impression D'être beaucoup plus mal Qu'si j'étais bien. C'est pas le cœur, Docteur C'est pas la tête C'est tout au fond de moi, Dans un coin. J'ai pas grand'chose à dire Mais j'ai du mal à l'dire. Parfois je lui confesse Mes pauvres histoires de fesses Ça me rappelle les curés Les péchés Les petits, les véniels Les gros, les mortels L'enfer, le paradis Tutti quanti. J'ai jamais aimé le Notre Père J'ai toujours préféré Marie J'en ai eu un dans l'temps C'était la guerre depuis Plus rien Tant pis. Je m'sens parfois à des années-lumière De ce petit garçon que j'étais Et puis des fois, j'ai l'impression d'être son frère Et de marcher à ses côtés. Allongé sur le lit Je regarde ma vie Les vides, les absences Les ombres, les silences Et comme un comédien Je repars d'où je viens J'abandonne mon rôle Ce poids sur les épaules Et petit à petit Je grandis. Il n'est plus temps D'accommoder les restes Plus temps d'raccommoder sa vie La vie est comme elle est Et je l'accepte, tel qu'elle m'a fait Je suis. J'irai un jour dans la ville rose Pour lui parler Pour voir où il repose Pour faire la paix. Allongé sur le lit Je raconte ma vie Tandis que je regarde Les nuages courir.
Compositor: Paroles et Musique: Georges Chelon 1995 "Le cosmonaute"