Poussé par le désespoir Et par des gens Qui lui voulaient du bien Il entreprit de mettre fin A sa pâle existence Comme il n'était pas de ceux Qui, téméraires, Emploient un revolver Il donna à l'affaire Une grande importance Tout le jour, toute la nuit Il pensait à son suicide A l'art et à la manière De s'offrir le vide Se pendre pas question Se noyer peut-être à l'occasion Il cherchait la meilleure solution Ne mangeant plus Ne dormant plus Dépérissant de jour en jour, le pauvre Faisait pitié Les gens disaient: -"Il faut faire quelque chose Redonner un peu de vie A son projet En tout état de cause L'empêcher de mourir Avant de se tuer" Comme on soigne un condamné Pour qu'il trépasse en pleine forme Ils se mirent à ranimer La flamme du bonhomme Dans les boîtes à la mode Ils le traînèrent Jusqu'à ce qu'il s'accommode Jusqu'à ce qu'il se mette à danser Riche de ce coup de sang Il se promit dès lors Quoi qu'il arrive De faire un mort-vivant Toujours sur le qui-vive Les années passées Rien ne pouvait le distraire De sa tâche Tout fut envisagé Du train à la bombe H Ses copains Sous la terre Disaient:"Il exagère Le voilà centenaire Pour quelqu'un qui était pressé" Un soir lassée d'attendre Qu'il veuille bien la prendre Elle se serra tout contre lui Et c'est la mort dans l'âme Qu'alors il rendit l'âme Bêtement dans son lit
Compositor: Paroles et Musique: Georges Chelon 1995 "Le cosmonaute"