Tu vas mourir, tu vas t'éteindreComme une lampe de chevet,Quand le matin commence à poindre,Quand le bouquin est achevéDors en paix, pépéTu vas abandonner ton souffle,Les taches rousses de tes mains,Et repasser sans tes pantouflesLe seuil du monde des humainsDors en paix, pépéJe ne m'en fais pas pour ton âmeTu n'as à craindre nulle flammeBien que tu te sois dit sans DieuTu peux, sans faire de grimace,Regarder le soleil en faceQuand tu auras fermé les yeuxUn peu de toi s'en va descendreMais tout le reste va monterQuitter cette vallée de cendresPour une planète d'étéDors en paix, pépéA belles dents, tu déjeunesLe soir, tu soupes de peuLa vie nous aiguise en jeunePuis elle nous déguise en vieuxVas-tu connaître la recetteD'un repas qui coûte moins cher,Et vas-tu faire la conquêteD'une beauté hors de la chair ?Dors en paix, pépéOù tu vas, je ne puis t'atteindreSuis-moi si tu peux où je vais...Déjà le jour commence à poindreJ'éteins ta lampe de chevetDors en paix, pépéDors en paix, pépé