Si nous nous sommes disparus Comme un marin qui prend les nues Pour l'océan Et qui s'enfonce au fond de l'eau L'amour emporté par les flots Les flots du temps
Nous aurions pu nous unir mieux Comme on dit s'unir devant Dieu La mascarade Non, moi, ne m'a jamais tenté Oui, que la sincère amitié Des camarades
Au diable les rêveurs qui Ne tenant pas debout se lient Des bagues aux doigts Et si la mienne était poème Et si la mienne était en bois Elle était pour toi Elle était pour toi
Puisqu'ici tout s'évanouit Nos rires dans la mélancolie Tout prend le large Beauté, ne gardons que l'instant Avant que les mauvais printemps Ne sonnent la charge
Là où tu échoueras bientôt Là où on s'est échoué trop Où il fait froid Tu verras bien des éclaircies Tu les prendras pour l'infini Qui fera gonfler ton ventre
Au diable les rêveurs qui Ne tenant pas debout se passent La mort aux doigts Pauvres de leur cupidité Sont ceux qui s'échinent à garder L'autre pour soi Au diable les rêveurs qui Ne tenant pas debout se lient Les coeurs en croix Au diable leur stupidité Car même à deux nous ne sommes faits Ouais que de soi, sûr que de soi
Là où tu es, d'autres pays Dans d'autres hommes, dans d'autres lits Prends garde au vent Qui parfois fait gonfler les voiles Mais qui soudain, quand ça lui prend S'enrhume un peu
Pour nous laisser seuls au milieu Quand pour rentrer ne reste que L'océan à la nage Quand le voilier devient radeau Quand le manque devient le trop Quand la vie a fait rage
Mon amour j'ai pas su tenir Les promesses du devenir Un avec toi J'ai plus que moi-même à qui dire Qu'il est triste mon triste empire Qu'il est triste sans toi Quel océan, vers quel abîme Dis-moi où mène ce chemin Où tu n'es pas Car si l'on ne meurt pas d'amour Je peux te dire qu'il est certain Qu'on meurt de toi Qu'on meurt de toi