Pitié pour le chanteur qui vous livre sa vie Il est dans votre main ne serrez pas trop fort D'avance pardonnez ses folies, ses furies Pour lui, le grand problème est d'habiter son corps Pitié pour le chanteur qui murmure "Je t'aime" Et qui voudrait vous dire "Inconnus, aimez-moi" Il a trahi, vendu tout le monde et lui-même Il veut qu'on lui pardonne, il ne sait plus bien quoi Il ne sait plus bien quoi, Il ne sait plus
Il fait le doux, le fier, le malin, le candide Plus il joue les vainqueurs plus il se sait cocu Il fait sonner sa voix dans son église vide Ses yeux brûlés regardent un horizon perdu Pitié, pitié, c'est vous qui parlez par sa bouche Reconnaissez votre âme en ce miroir tendu Ouvrez vos écoutilles, que ses mots fassent mouche Que sa tendresse coule en vos cÂœurs mis à nu En vos cÂœurs mis à nu, En vos cÂœurs mis
Il est coq de combat et taureau dans l'arène Mais seul sans adversaire et sans toréador De mille banderilles il se pique lui-même Il hume avec délice le parfum de sa mort Son rêve inavoué "tomber en pleine scène" Plutôt que de pourrir au fond de l'Hôtel-Dieu Monsieur son assassin, aiguise bien ta haine A sa dernière chanson, tire entre les deux yeux Tire entre les deux yeux, Tire entre les
En attendant ce jour sanglant et magnifique Entr'ouvrez votre bourse et donnez-lui dix francs Son merveilleux métier le laisse famélique Toutes les nuits milord, tous les matins mendiant, Qu'il chante pour trois sous, qu'il frise la fortune La peur au ventre il court sur le fil du rasoir Il veut rester sincère, il veut être à la une Il a soif de sublime, il s'exhibe à la foire Il s'exhibe à la foire, Il s'exhibe à