Lorsque la vie nous dévore Et qu’on sait qu’elle nous emporte, Nous la retenons encore Le temps d’être prêts à la porte.
Trop d’obligations empêchent mon esprit de vagabonder. Je connais une centaine de cicatrices pour un seul supplice.
Des milliers de chandelles brûlent dans la nuit, Nous veillons tard ce soir mon cher esprit. Tout est parfaitement comme dans nos rêves : Et sombre et faiblement illuminé. La vie semble marquer une tragique trêve, Comme pour pouvoir mieux me destituer.
Je quitterai mon sourire, Le masque de mon désespoir. Les ombres vont alors sortir De mon esprit froid et noir. Partout vacilleront les flammes Caressées par un vent morbide. Et bientôt s’éteindra mon âme Au milieu d’un monde triste et vide.
Bientôt cette plaie infectée Va pouvoir se refermer.
Tous mes maux vont lentement s’écouler S’évanouir avec ma fleur torturée. Les ténèbres glaciales m’étreindront Lorsque toutes les flammes s’éteindront.
Mes poëtes maudits m’ont rejoint. Il viennent pour me prendre la main.
Quand mon amour aura été gravé Dans la pierre des souvenirs oubliés, Je m’éloignerai de mon pas fébrile, Vers d’autres rivages chercherai mon île.