Les hommes s'aidaient à l'ouvrage Les femmes riaient tout autour Les enfants qui en avaient l'âge, S'aimaient et se faisaient l'amour Et l'eau vive de la fontaine Coulait juste au fond de leurs yeux Quel soleil coulait dans leurs veines? Dans quel pays? Des cloches fleurissaient aux arbres Des noix poussaient dans les rosiers Les roses épousaient des rhubarbes J'étais venu en étranger Les hommes m'ont offert leurs femmes Les femmes m'ont donné leurs bras Quel soleil coulait dans leur âme? Dans quel pays? Qu'on a dansé, moi qui ne danse jamais Qu'on a chanté, moi qui ne parle jamais Je te le jure; je n'ai pas rêvé ça Soigne ton rhume Finis tes légumes Un jour, peut-être, je t'emmènerai Cueillir des amandes Quand tu seras grande Dans ce pays que je retrouverai Où les hommes décorent leur barbe Les femmes dorent leurs cheveux Où les étrangers qui s'attardent, S'étonnent un jour et font comme eux Un monde où la marée montante Monte pour bercer les petits Quand les mères sont des amantes Dans quel pays? Un coin sans loi, ni tirelipote, Gorgés de bonbons pralinés Où les soldats font la popote Pour les gendarmes-jardiniers Un monde où le bonheur abuse, Où il ne pleut que les lundis Avec mille et une excuses Dans quel pays? Nous danserons, moi qui ne danse jamais Nous chanterons, moi qui ne parle jamais Et je te jure que je ne rêve pas Soigne ton rhume Finis tes légumes Un jour, peut-être, je t'emmènerai Cueillir des amandes Quand tu seras grande Dans ce pays que j'inventerai Avec un ciel de Pissaro Avec les arbres de Gauguin Et les oiseaux de Picasso N'oublie pas de te coucher tôt Je serai là demain matin Il faut que j'aille à mon boulot Ça y est, j'ai raté mon dernier métro
Composição: Paroles et Musique: Jean-Pierre Ferland 1969 "Un peu plus loin"