Beaucoup de mots, très peu d'humour, moitié pinson, moitié vautour Ça dépend de l'heure et du jour, de l'édition et du tirage Ils ont autant d'élan moral qu'ils ont de pages à leur journal Ça fait du bien, ça fait du mal, ça dépend de leurs avantages Ils vous habillent à leur façon, vous prêtent des déclarations Vous coupent en deux ou trois tronçons, ils vous tuent puis ils vous éventrent Ils racontent ce qu'ils ont su, d'un autre qui est bien connu Un autre qui est très bien vu quand ils n'ont rien su ils inventent Quand ils ont lu Tintin, Prévert, quand ils ont écrit quatre vers On les consacre reporters dans la mode ou la politique Quand ils n'ont plus assez d'idées on les met aux chiens égarés Quand y'en a plus ils sont mutés, on les met aux rangs des critiques As-tu vu mon papier tout frais c'est presque du papier monnaie Est-ce que tu connais Bossuet, tout à fait moi moins la légende C'est pas du mou, c'est du brutal et puis ça fera original J'avais mal à mon piédestal quand on monte plus y faut descendre Pour les comprendre il faut les voir, le moins souvent mais certains soirs Surtout quand ils jouent l'épluchoir aux soirées des grandes premières Le bras pendant, la plume au bout, le programme sur les genoux Ils feignent de comprendre tout mais s'ennuient comme au cimetière Et leurs critiques terminées, il faut les voir se corriger Faisant toute objectivité comme s'ils avaient payé leurs places Et le lendemain au matin vous la trouverez dans un coin Une à la deux et deux fois rien, question de goût, question d'espace Quand on sait tout on ne sait rien, je sais peu mais je le sais bien J'ai appris dans un quotidien toutes les lois fondamentales J'ai appris ce que je savais, le moins c'est faux, le plus c'est vrai Le plus c'est gros plus c'est épais, le moins c'est blanc, le plus c'est sale Quand vous écouterez ma chanson ne sautez pas aux conclusions Sachez que vous faites exception et que gagner sa vie c'est triste Ne me mettez pas aux arrêts, gardez vos rages pour après Quand je n'aurai plus de succès, quand je deviendrai journaliste
Composição: Paroles et Musique: Jean-Pierre Ferland