Elle changeait les draps de l'hôtel Les traces de doigts sur les poubelles Petite hirondelle, au milieu des corbeaux Elle chantait "Desperado" Moi, j'avais du retard sur le sommeil Je m'étais fait doubler par le soleil Elle de l'autre côté du couloir Elle faisait chanter les miroirs J'ai passé une heure de sa vie Une heure sous le soleil d'Algérie Sous la course des planètes Y a des moments qu'on regrette Derrière ses paupières mi-closes Je voyais plus de gris que de rose Quand je suis parti, j'ai bien compris Que je perdais quelque chose Ces enfants qui font rien à l'école Et qui ont les poches pleines de tubes de colle De toute façon personne ne t'aide Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed C'est le ciel en tôle ondulée pour toujours C'est la fenêtre sur la troisième cour C'est le cri des voisines plein les oreilles Et les heures de mauvais sommeil Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend Le mauvais français, le musulman, Sous la course des planètes Ma serait bien qu'il s'inquiète Avant que ses paupières n'explosent Et qu'elles prennent ce gris en overdose Quand je suis parti j'ai bien compris Qu'on y pouvait quelque chose... Toi t'envoies dix francs Pour les enfants du Gange Parce que t'as vu les photos qui dérangent. T'envoies dix francs Pour les enfants d'ailleurs Parce que t'as vu les photos qui font peur Et elle que tu croises en bas de chez toi Elle que tu croises en bas de chez toi... Depuis je suis retourné à Marseille Ses amis n'ont pas de nouvelles Y a trop d'hirondelles Ou trop de corbeaux Elle a du changer de ghetto Moi, je crois plutôt qu'elle Change les draps d'un autre hôtel D'autres traces de doigts Sur d'autres poubelles De l'autre côté d'un autre couloir Elle doit faire chanter les miroirs Chanter les miroirs, chanter les miroirs, chanter les miroirs
Composição: Paroles et Musique: Francis Cabrel 1983 "Quelqu'un de l'intérieur"