- Connaissez-vous "Sombre dimanche", la chanson interdite à Budapest, la chanson qui tue les gens ? - Non, mais voici "Triste lundi", la chanson interdite à Buzenval... la chanson qui tue les mythes !
Hier, nous avons fait ripaille Ce fut un dimanche joyeux Oui, mais l'envers de la médaille Va se faire sentir encore mieux
Aujourd'hui lundi, v'là qu'y flotte Et je n'ai pas pris mon pépin Sous la rafale, il faut qu' je trotte Pour être à l'heure à mon turbin
Voici le bureau où j'écris Je vais r'mettre ça jusqu'à samedi De neuf heures à six heures et demie Triste lundi
Samedi, j'avais touché ma paie Mon tailleur l'a su ; dans le quartier Il a dit que j'avais d' l'oseille À tous les autres créanciers
Mais hier, comme c'était dimanche Ils m'ont fichu la paix, bien sûr Aujourd'hui, ils prennent leur revanche Ils viennent de m' mettre au pied du mur
J' leur dois trois mille balles, c'est un prix Si je n' paie pas, je suis saisi C'est la fin des haricots gris Triste lundi
Hier, à ma bourgeoise revêche Qui bougonne et m'engueule tout l' temps J'avais dit "Je vais à la pêche Avec un copain d' régiment"
Le copain, c'était une copine Au lieu de taquiner l' goujon On a taquiné la sardine Dans un p'tit coin pas loin d' Meudon
Mais elles sont finies, les folies Ce soir, je retrouve dans mon lit Seccotine qui pleure et qui crie Triste lundi
Mais v'là qu'on m' donne un télégramme Qu'est-c' qui va m' tomber sur les reins ? «"Monsieur, j' vous apprends que votre femme Vient d' partir avec un marin
Elle emporte vos économies J' vous apprends par cette occasion Que votre chère petite amie Que vous aviez hier à Meudon
Vous trompe toute la semaine aussi Avec un type, à c' que l'on dit Qu'est pas sain de corps ni d'esprit" Oh ! Triste lundi