Toi qui traînes ta vie comme un filet de pêche, En marchant tête nue vers les voix de l'amour, Tu sauras qu'ici-bas où chacun se dépêche, Les joies éparpillées font aller et retour. Tu regardes le ciel comme un cadeau de noce. Tu espères de lui des escaliers d'argent Et puis, désabusé tu reroules ta bosse En courant comme un fou parmi les océans Sur ton beau navire Qui a pour nom " Janot du Matin ". Il y a le bon, le pire Que tu tiens entre tes deux mains. Toi qui pêches au soleil, pauvre pêcheur de lune, Toi qui pêches, à la lune, pauvre pêcheur d'été, Tu essaies d'attraper les étoiles une à une Et chacune est pour toi ta pièce de monnaie. Tu ressembles, vois-tu, à ce voleur poète Qui fabriquait, dit-on, il y a déjà longtemps Avec beaucoup de soins, car il était honnête, Des pièces de cent sous qui lui coûtaient dix francs. Je ne sais pas pourquoi on dit en Angleterre : "Chaque verre qui tinte est un marin qui meurt." Que ce soir, s'il vous plaît, il ne tinte aucun verre : J'aurais trop de soucis pour mon pauvre pêcheur ! Sur son beau navire, Qui a pour nom "Janot du Matin", Il est parti sans rien dire En me tendant la main.
Compositores: Gilbert Francois Leopold Becaud (Becaud F G), Louis Jean Mathieu Amade (de Costa Ramon) ECAD: Obra #17789925 Fonograma #6111956