Elle me disait : on n'a pas grand chose, après tout on s'en fout Elle me disait : on n'a pas grand chose, mais au moins c'est à nous Et moi je trouvais la vie si belle, on n'avait rien, mais on s'amusait On avait parfois quelques problèmes, au petit jour on les oubliait
Elle me disait : avoir la fortune c'est sûrement très bien Elle me disait : quand la nuit s'allume, elle est à nous pour rien On pressait le pas sans rien se dire, pour être simplement tous les deux On savait se parler, se sourire, on savait je le crois être heureux
Puis elle m'a dit : il faut une voiture, pour aller regarder Si rien n'a changé dans la nature, d'ailleurs tout le monde le fait Et moi durant de longues semaines, j'ai travaillé, trimé comme un fou Pour qu'elle puisse voir les hirondelles loin du béton et loin de chez nous
Elle me disait : tu sais pour bien vivre, il faudrait une maison C'est mieux lorsque le printemps arrive, dehors il fait si bon Et moi je suis allé sur les routes afin de gagner beaucoup d'argent Là je voyais des gens qui se foutent des fleurs et de l'odeur du printemps
Elle me disait : je pars en voyage sans toi l'été prochain Elle me disait : surtout sois bien sage surtout, surtout travaille bien Et moi durant juillet août septembre, je travaillais sans savoir pourquoi Et quand venait le mois de décembre, elle partait faire du ski mais sans moi
Puis elle m'a dit : tu es une vraie cloche, j'en ai assez de toi Quelqu'un m'attend, c'est peut-être moche, mais je m'en vais comme ça Et moi je n'ai pas su quoi lui dire, quoi lui répondre elle avait raison Elle m'a laissé avec mes sourires, avec mes larmes, avec mon pognon ...