Je regarde passer les zumains de ma rueUn peu comme on reluque au zoo les zébus.Triés, normalisés, fonctionnels, uniformesAvec leurs initiales gravées sur leurs condomsEt je cherche un abri sur une étoile occulteAfin d'me tricoter des œillères en catgut.J'm'arracherais bien les yeux mais ce serait malveillanceVu qu'j'ai déjà vendu mon cadavre à la science.Je n'ai pas la frite.Repasse me voir demain, lady.Plus de mur à Berlin pour justifier ma honte,Quand je reviens bourré dans mes baskets en fonteEt cui d'Jerusalem est trop loin du bistrotPour que j'm'y liquéfie en chagrin lacrymoMais loin de moi l'idée d'être irrévérencieuxEt d'flinguer les chimères qui rendent le monde heureux.Chacun sa religion, chacun son parachuteEt je mets mon foulard quand j'vais à la turlute.Je n'ai pas la frite.Repasse me voir demain, lady.J'écoute la mode en boite sur mon ghetto-blaster,Dans le joyeux ronron quotidien des horreurs.Pas la peine de s'en faire. Il suffit d'oublier.Demain je s'rai funky, rastaquouère et blindé.A part ça, tout va bien comme dit Schopenhauer.Pendant la durée des travaux, je reste ouvert.J'imaginerai Sisyphe gonflé aux anabosEn train d'faire sa muscu dans la cage aux héros.Je n'ai pas la frite.Repasse me voir demain, lady.