Je suis tenu par les liens d`un contrat de conscience
Qu'entre le pharaon En cette fin de vingtième siècle, quel est le meilleur parangon? Une masse hypocrite aux masques cubiques Ou une poignée, au discours immobile comme une cariatide A l`heure où le monde devient réactionnaire Qu`ils croient dur comme fer à la mort de tous les révolutionnaires? Chill, assoiffé de victoire, revient Alors que les critiques musicaux me donnaient à vingt contre un Beaucoup de gens en ont assez de l`association Rap - racisme - banlieue en équation Mais bordel, qu'est-ce qui a changé? Dramatique! Les faces cubiques ont cédé à la mode journalistique Ils pensent qu'il n'est pas très judicieux de traiter Des cités, car le feu est éteint à euromarché Menaçants, ils me donnent le choix de ma vie Voilà ma réponse: Je poursuis! Les trous du cul de bronchés qui collent à mes basques Espèrent des sujets bâteaux, des paroles plus flasques Jamais! Dans mon dictionnaire il n'y a pas renier Et peu importe d'où je viens mais plutôt où je vais Voilà, prendre quelques fois position évite une lutte Différencie tout mon art des musiques de putes On me prie d`être plus ouvert? O. k. , ça va Donne moi ton avis... ! Giens! garde le pour toi! Car tu insultes la misère et la souffrance J`ai écrit ces mots car j'ai un contrat de conscience Je suis tenu par les liens d`un contrat de conscience! Contrat de conscience!
Les temps changent, mais pas les gens ni leurs esprits Aucun changement n'est constaté entre hier et aujourd'hui Parfois je me demande à quoi tout cela sert Les meetings, les manifs qui finissent en mini-guerres Puis je me dit que celà en vaut la peine Quand des images me reviennent alors je me rappelle Je marchais tranquillement, les mains dans les poches Arrive une femme au loin, un sac à droite, une sacoche à gauche Par politesse, je m'écarte et la laisse passer Je sens sa peur quand elle change son sac de côté Ce genre de réaction a droit à mon aversion Pour ces gens que je mets dans le même escadron Que ces idiots critiquant leurs voisins maghrébins Et qui réservent leur place pour agadir au mois de juin Qui resteront sur les plages jusqu'au soir A faire le tournedos et celà dans l'espoir De prendre quelques couleurs sombres, y'a plus de charme Mais tant va la cruche au soleil qu'à la fin elle crame! De retour en france, on vante son bronzage Et on vote la flamme pendant les électorales L'overlord s'élève, s'indigne et frappe du poing Pour ces crétins, n'espérez surtout pas une poignée de main Car le flot de mes colères coule en abondance Je devais le dire, j'avais un contrat de conscience Je suis tenu par les liens d`un contrat de conscience! Contrat de conscience!
En allemagne, comme dans les années trente Les nazis s'organisent et attaquent en bande Avec le soutien de la population Donnent libre cours à la violence, à l'exclusion Personne ne dit rien, où sont les mémoires De millions d'hommes et femmes balafrés par l`histoire Mais je te prie de croire si c`était demain J`en aurais tué mille et serais mort l'arme au poing Et ceux qui crient " patrie! Sécurité! " Dénonçaient les résistants et se chiaient de lutter Comme a dit shurik'n, en pensant à leurs émules Tout dans les urnes, rien dans les burnes Que ceux qui ont eu du courage remontent dans mon estime Le reste que mes mots les abîment! Je me devais de le faire pour éviter cela en france J'ai écrit ces mots car j'ai un contrat de conscience J'allais prendre le t. g. v Voiture onze, première, tous mes billets étaient poinçonnés J'arrive au wagon, j'y dépose mes bagages Le controleur, d'un air inquiet, me dévisage Il m'interpelle et me demande mes titres de transport J'esquisse un sourire, et tranquillement, je les lui sort En lui signalant que le train n'a pas encore démarré Il me dit "je sais, mais je préfère vérifier. " Vérifier quoi! Qd! qu'y a-t-il de si bizarre? Quelqu'un comme moi ne peut voyager en première classe? Peut-être, c'est vrai, je n'ai pas le profil social Toi, tu en as un pour finir sur les rails! Vous voyez, je le disais, rien n`a changé Mais il est vrai qu'il n'est pas aisé de raisonner un enfoiré Nous étions vingt dans ce wagon, mais je suis noir, pas de chance Je devais le dire, j'avais un contrat de conscience