Un tout, tout petit éléphant Trompant son papa, sa maman S'en allait, sans trop s'en faire Prendre un bain dans la rivière Et marcher tout en se dandinant
Content de sentir le printemps Bravant la forêt du Soudan Il allait sous les fougères Faire l'école buissonnière C'est si bon d'être libre un moment
Et sous les arbres géants Remplis de singes criant Dressant sa trompe Il chantait tout en avançant Les perroquets ricanant Se répétaient bruyamment "Quel imprudent, ce petit éléphant !"
Le tout, tout petit éléphant Vraiment se donnait du bon temps Et cueillant des fruits sauvages Il disait dans son langage "Puisque je suis seul, profitons-en !"
Lorsque soudain, la brousse entière En un instant parut se taire Seul un grand cri vers la rivière Résonna longuement
Le tout, tout petit éléphant Tremblant comme une feuille au vent Vit briller dans les feuillages Deux yeux, à l'éclat sauvage Qui le regardaient bien fixement
Lançant un appel déchirant Devant le danger imminent Face au grand tigre en colère Il s'apprêta solitaire A mourir tout en se défendant
A son appel répondant D'un peu partout brusquement Pour le défendre accoururent tous les éléphants En les voyant menaçants Le tigre toujours prudent Dans les fougères disparut subitement
Le tout, tout petit éléphant Penaud, embrassa sa maman On l' ramena dans la clairière Et pour le punir, son père Sur son p'tit derrière lui fit pan pan !
Cette histoire nous prouve en somme Que tant qu'on n'est pas un homme Il faut obéir... à ses parents