On est de plus en plus de moins en moins con Sidéré comme Des êtres humains à part entière Plutôt Comme les têtes de bétail du troupeau Qu'au pire On mène à l'abattoir et qu'au mieux On envoie paître Boire et brouter là où la bête, bébé, Est plus facile à traire Aussi, Petit agneau qui tête encore ta mère, Méfie-toi Du bord des eaux troubles Où l'on peut voir flotter Les narines et l'oeil opaque Les gros reptiles à quatre pattes Qui te guettent Pour te happer Et te croquer tout cru, pris en tenaille dans les mâchoires de crocodaïl, bien ! Crocodaïl, crocodaïl, crocodaïl
Ni pitié ni cadeau, serré sous les crocs du crocodaïl On est de plus en plus de moins en moins con Cerné par les discours Pleins d'astuces et de consensus Des engraisseurs de porcs qui nous sucent le cortex On est de plus en plus Enchaînés aux rouages De la machine qui s'emballe, nous entraîne en spirale Vers le bas, vers le chaos Aussi, gracile antilope, charmant phacochère, Méfie-toi des violents coups de queue Du caïman à lunettes Le plus racaille, le plus retors des crocodaïls Crocodaïls, crocodaïls, crocodaïls Moi je crains le lavage de cerveau Crocodaïl, crocodaïl, crocodaïl,
Ni pitié ni cadeau entre les crocs du crocodaïl
Cela dit, j'éprouve parfois, je l'avoue, Une certaine sympathie Pour le crocodile du Nil et le gavial de Birmanie, Dont la cruauté cannibale, La férocité inouïe, Les classent au top De toutes les espèces en voie de désintégration Mais Si tu finis par l'avoir Tu pourras faire le beau Dans les bars de Shanghai, Djakarta ou Bornéo En fourrure léopard Avec un jean en skaï Une cape, un sac, des bagues et des boots Et des lunettes en écailles De crocodaïl, crocodaïl, crocodaïl Ni pitié, ni cadeau, en tenaille entre les crocs du crocodaïl, crocodaïl, crocodaïl, ho ho ! Ni drapeau, ni médaille, serré dans les mâchoires du crocodaïl, crocodaïl, crocodaïl Pris dans ses entrailles Crocodaïl, crocodaïl Pris dans ses entrailles, J'donnerais pas cher de ta peau.