Au bout d’sa laisse, un nain pékinois Un mignon chignon sur la tête et un sourire sans joie La belle promène son joli minois Ses seins caressant sans entrave son chemisier de soie Je n’ose à peine poser mes yeux pochés Sur sa démarche sûre, sur sa simple allure assurée Seul mon esprit peut se faire la belle Voler sur son passage strict aux relans de Chanel
Sans crier gare, presque malgré moi Je surprends mes deux tristes pieds à emboîter son pas Et je la suis jusqu’à c’qu’elle pénètre Dans un petit bureau où je la vois par la fenêtre Sur une chaise chanceuse elle pose son tailleur D’un heureux téléphone ses doigts saisissent l’écouteur Je n’y tiens plus, je me prends en mains Et je veille à ne pas remettre mon courage à demain
Je me faufile, je m’approche et je m’ose Me rabaissant à préparer quelques phrases en prose Mais brusquement quand je fais irruption Mon fantasme s’effondre surprenant sa conversation Elle passe en revue et susurre tout bas A son correspondant toutes les poses du Kama-Sutra
Coupé dans mon élan je remballe ma prose Maudissant violemment l’inventeur du téléphone rose