N'étant pas physiquement handicapé Je n'ai pas dès le lever du jour à affronter Des regards conciliants ou compatissants Des gens qui prennent le métro pour aller travailler Sans s'interroger sur leur fonction dans les rouages de la société Non, je ne sens pas peser sur moi Tous ces yeux globuleux emplis d'émoi Qui ne voient qu'un petit gars diminué dans sa chair Dans un bien triste état Combien de fois me suis-je surpris à être pris de pitié pour celui Pour celui qui n'a pas été conçu comme moi ou mes amis Combien de fois a-t-on pu lire en moi la maladresse de celui qui ne comprend pas ? C'est ainsi c'est comme ça, je n'ai pas de problème tel que celui-là Il arrive même que dans les rues de ri-pa de jolies filles me sourient C'est ainsi je me sens plein de vie à travers le regard d'autrui
Refrain C'est une mascarade comme à la parade Le regard juge, jauge, se trompe sur le maquillage L'habillage l'image que l'on donne et celle que l'on voit C'est le décalage crée après la métamorphose opérée Par notre regard abusé que l'on ose préparer à la mascarade Comme à la parade
[Djamal]
Comme à la parade, c'est laid à dire, à vivre et à subir Le pire c'est se trahir dans la ligne de mire Quand tu oses sortir de la file pour fuir leur empire Tu peux courir, courir pour construire ta propre stratégie Si tu ne files pas droit l'oeil se braquera sur toi, et de verstra Mais non ce n'est pas toi qu'il verra Il y aura beaucoup d'étapes, de passages, de frontières avant ça Il passera par le filtre du stéréotype Surveillé par le geôlier préjugé Sans parler des a-priori et de leurs rites Mais à 15 balais passés, plus rien à carrer c'est un fait Et pourtant je mange des "celui-là" Il est mal élevé et mal habillé, "pardon on s'connaît ?" Si moi te déranger toi ka pas avoir regardé ! Pigé ? La vie est une chienne, où le système monétaire nous enchaîne Ca va ça vient, mais quand y'a plus, ça fait pas du bien "Contente-toi de peu et ça ira loin !" Résonne dans mon crâne, ça en fait un foin Un toit sur ma tête, à manger dans mon assiette, qui s'plaint ? J'ai vu des gamins de 10 ans de moins crever la faim D'autres mépriser la pitié jusqu'à s'en faire une obligation du divin, connerie ! Elle s'opère de l'humain à l'humain, de l'humain pour l'humain Je n'y comprends plus rien, est-ce un début... ou une fin ?
Refrain
[Djamal]
Affronter le fossé des cultures, des langues ou de l'apparence En avant, c'est dur dans notre sens C'est peut-être le bon sens, ou le pied du mur Il n'empêche que moi aussi je me suis pété les abdos A chambrer les autres quand j'étais ado "Cheveux longs Chevignon, bidon" ! Il faut aller chercher ce que tu veux Car il n'y a rien pour ce que tu vaux Dans leurs valeurs, par bonheur Je cherche à savoir ce que je n'étais pas Ce que je voulais être et/ou paraître ou pas Aujourd'hui je cherche à me connaître vraiment Ca m'amène à voir les gens autrement Respecter mon prochain a été le premier élément J'te donne pas les prochains t'es grand maintenant !
[D’]
I Remember, quand j'étais petit dans ma té-ci Si j'avais pas de Nike aux pieds je souffrais des railleries Des autres gamins qui comme moi n'avaient rien compris Jusqu'au jour où ma mère céda à mes caprices Aujourd'hui j'ai encore de beaux restes dans mes vices Bon nombre de marques sont des multinationales, elles palpent du bénéfice Leurs employés sont exploités, suis-je alors leur complice ? Le beau est vendu cher, ce qui coûte cher paraît beau Je me cure par mon apparence mais ce n'est qu'un placebo Les yeux des autres m'affectent, c'en est trop !