Si la nature de l'homme, c'est de refaire le monde Au prix de ses erreurs, au rythme des secondes, Si l'homme est ainsi fait que son intelligence Conduit ses rêveries au guichet d'une agence, Si tout ce qui est beau est pour sa convoitise, Une excuse de plus pour que la haine le grise, Si la guerre est en nous, qu'elle gonfle nos poitrails Et panse nos soucis d'un revers de médaille, Alors je vous demande, après deux cent mille ans, Est-ce que l'on est meilleur, Est-ce que l'on est plus grand ? Tout ce qui nous grandit fortitie notre enfer. Tous les rêves d'empire engendrent la poussière. {Refrain:} Y a mieux à faire, Y a mieux à faire. Au nom des deux hémisphères, Y a mieux à faire. Y a mieux à faire. Au nom des dinosaures d'hier, Y a mieux à faire. Y a mieux à faire. Si règne la méprise entre les différences Et qu'aimer son prochain relève de l'imprudence, S'il faut à nos espoirs vivre dans l'ombre infâme D'hypothétiques dieux, policiers de nos âmes, S'il nous faut leur pardon pour traverser la vie Sans crainte de la mort, paradis garanti, Quand il ne tient qu'à nous de tirer la leçon Des conquêtes d'hier et qu'on retourne au front Alors je vous demande, après deux cent mille ans, Est-ce que l'on a moins peur, Est-ce qu'on vit mieux qu'avant ? Tout ce qui nous unit, ce sont des crises de nerfs, Des causes perdues au toucher d'un revolver. {Refrain} {Parlé:} À travers les villes, les homm's lancent des noms. Ils cherchent dans l'air pur en perte d'horizon Des réponses à des questions indélébiles. Des codes sillonnent les rues, sillonn'nt les routes, Sillonnent le ciel et dessinent des profils, Des miroirs de reconnaissanc' dans la déroute Où se refléteraient le portrait fonctionnel, La preuve de naissance, l'acte de présence. Dans ces miroirs, les moins d'vingt ans sont immortels. Les autres se veng'nt d'être vieux par la puissance De théorèm's. D'abord murmur's de connivence Dans des unions pathétiques, mots d'ordre et puis Cris de ralliement. Des inventions d'espérance Un créateur et des élus, un infini À définir... Gang ou parti ou religion, La peur du vide tromp' les homm's, crée des fonctions, Des assurances-vie cintrées et barbelées, Des conditions d'existence en 2D, des clés, Des portes, des barrièr's et des gardes-barrières Et l'éternité en cercueil... Y a mieux à faire. {Refrain}