Ils sautent, la mine jouvencelle En un paradis à la craie Ils jouent à la marelle Les joues roses Dans les cours de récré Et ils courent, ils crient Explosent En mille décibels Brillent le jour, la liberté bénis Et la vie s'étire et se réveille Au soleil en son nid
Naouël
Ils rient à la cantine Se jettent du riz dans le tumulte Les fourchettes se font catapultes Et les têtes mutines Les serviettes se déploient En glorieux étendards Dès que s'éloigne L'institutrice Qui en César Sonnera l'armistice D'un impérieux regard
Naouël
Tu voulais savoir Comment vit ici L'enfant du brouillard Saluant l'éclaircie
Mais chez toi c'est à cloche-pied qu'on saute sur les mines ! Mais chez toi de batailler n'a rien d'une comptine ! La fin puis la famine. La famine et la fin Et la pluie n'est qu'un rêve lointain
Je n'ai plus de nouvelles... Naouël
Tu voulais connaître Dans ta dernière lettre L'enfant né ici Enfant qu' tu es aussi