Ma chère, l'autre jour en passant dans la rue Où jadis nous logions au sixième sur la cour J'ai vu "chambre à louer" et l'idée m'est venue D'aller r'voir un moment notre ancien nid d'amour ! Ces jours lointains passés à vos genoux, Peut-être encore vous en souvenez-vous ?
{refrão) Ah ! c'qu'on s'aimait, c'qu'on s'aimait tous les deux Du mois d'janvier jusqu'à la fin décembre ! Nul ne saura c'qu'on a été heureux Tout près du ciel dans notre petite chambre ! Ah ! c'qu'on s'aimait, c'qu'on s'aimait tous les deux Dans la mansarde où tu fus ma maîtresse, Mais qu'il est loin le rêve bleu De ma jeunesse !
Vous faisiez des chapeaux, moi j'faisais d'la peinture On n'pouvait pas s'offrir un joli mobilier Seulement y avait des fleurs tout le long d'la toiture Au printemps notre jardin embaumait tout l'quartier ! Les petits moineaux venaient dîner avec nous On s'bécotait pour les rendre jaloux !
(refrão) Ah ! c'qu'on s'aimait, c'qu'on s'aimait tous les deux Dès qu'le soleil voulait bien nous l'permettre Afin d'montrer comme on était heureux On s'enlaçait, l'dimanche à la fenêtre ! Ah ! c'qu'on s'aimait, c'qu'on s'aimait tous les deux Nos voisins même, au bruit de nos caresses Etaient jaloux, tant pis pour eux, De notre jeunesse !
Tu vas rire de moi, j'ai r'loué la chambrette Je l'ai parée ainsi qu'elle était autrefois Si tu veux revenir ta place est toute prête Tout est comme jadis, il n'y manque que toi ! Nos cœurs blessés se comprendront bien mieux Et, dans vingt ans, lorsque nos serons vieux ...
(refrão) Ah ! c'qu'on s'aimera, c'qu'on s'aimera tous les deux Tes cheveux gris te rendront plus jolie Et puis vois-tu, c'qui nous rendra heureux C'est l'souvenir des anciennes folies ! Ah ! c'qu'on s'aimera, c'qu'on s'aimera tous les deux Nous remplacerons l'amour par la tendresse Et nous revivrons au coin du feu Toute notre jeunesse !