Dans notre village, autrefois, Un ours énorme dévastait le bois. Il faisait peur aux bûcherons Et du berger mangeait tous les moutons.
Le maire et monsieur le curé Dirent en colère: "Cela ne peut durer. Cet ours nous enlève tout repos. Avant huit jours, il faut avoir sa peau."
On partit donc de bon matin Dans la forêt qui sentait le bon pin Avec des piques des flambeaux Car, ce jour-la, il ne faisait pas beau.
Nous avons marché tout le jour Et, malgré ça, nous n'avons pas vu d'ours. Pourtant, à la tombée de la nuit, Dans un sentier, on voit un oeil qui luit
Et pan! Voila monsieur le curé Qui met en joue et s'en est bien tiré Mais l'ours, qui n'était que blessé, Tout étourdi, roula dans le fossé.
On l'emporta à la maison Et, dans la cave, on le met en prison.
Et l'histoire continue... Depuis ce jour, apprivoisé, L'ours pas méchant, joyeux et bien rasé
Se charge d'un tas de travaux. À la fontaine il va quérir de l'eau. Il sait conduire le tracteur. Au nouvel an, il aide le facteur.
Pour la distribution des prix, oui, mes amis, C'est son discours qui fut le mieux compris.
Et voici la moralité: Depuis qu'il siège au tribunal, On s'aperçoit que ça ne va pas plus mal. Tout marche mieux à la mairie. Ah, s'ils avaient le même ours à Paris...