Je veux être à fleur de peau Fleurer la fleur, être la fine fleur de ma poésie Je veux être à fleur de peau Comme la fleur de farine qui se pose dans les ravines Des miches de ma mie Et que ma narine souffle, et vie, fait poudrer Ô vie poudroie sur moi, sur ma peau terre Ma poterie, mon vase égyptien Je veux être à fleur de peau Être beau avant d’être tien Je veux être à fleur de mot Avoir l’eau à la bouche Cœur cartouche, sang d’encre et gerbe de sens Je veux être à fleur de mot Comme un chat guetter l’oiseau-mot qui bat la chamade en moi cha-cha-cha Je veux être à fleur de mot Tendre la peau des mots-tambours De cet appeau t’appeler, ma leurreuse amour et ne plus parler bla-bla-bla
Je veux être à fleur de peau Sans cible, fragile, vigilant Ci-gît 100 ans de solitude Sens-tu ma sollicitude pour ta négritude Tu te dis aigrie par la vie « tout t’afflige et te nuit et conspire à te nuire » tragique, vie agonique Et pourtant frivolement l’on meurt par peur de mourir C’est un état violent J’extrapole sur du louky bersianik Épique et chaotique la quête s’achève-t-elle le 8 mars dans un lavomat typique ? Je pointe du doigt la lune Mais le doigt me la cache parfois Difficile de concevoir à la fois être et n’être pas une fin en soi Foi de moi j’ai foi en toi Et j’entre dans le rap tel celles qui entrèrent au Carmel autre fois Claquemuré dans l’asile de la pureté, je délire lyriquement je suis fou, ouf, content de m’entendre le dire, certainement nonne athée pied, ma divine comédie humaine J’entonne le credo de anton « l’homme est l’avenir de l’homme » Me mire dans celui de miron Et marche à l’amour comme on court à la course à relais Prend le micro témoin pour macro-témoignage Entends ma voix...yage texturée par les coutures textuelles de l’humanité J’ai 300 000 ans d’hommes et de femmes qui crient à bout portant dans mon sang
Je veux être à fleur de peau Que mes mots dans mes veines deviennent des bélougas blancs pêchés à même la mer du temps « pour la suite du monde »