Debout jusqu'au bout du dernier souffle d'air dont le goût promet d'être amer Encore debout jusqu'au bout du dernier rayon de lumière Un dernier trou dans les nuages juste avant l'ultime nuit L'instant maudit où s'éteignent les étoiles et le soleil s'évanouit Par-dessus les flots de larmes, par-delà tous les cris Il existe une autre loi que celle des hommes au regard gris
Je me surprends à rêver, à décoller du sol, ignorant les signaux, les appels qui m'ordonnent de redescendre Sans pilote et sans manuel, je finirais en cendres Que m'importe alors de m'écraser pourvu que je m'envole ? Tant que dans l'obscurité subsiste encore une dernière étincelle Fermement se tenir au serment de lui rester fidèle, qu'elle me guide vers le meilleur Toujours qu'elle m'illumine, qu'elle éclaire à nouveau mon âme déjà rongée par la vermine Demande l'autorisation de ne plus atterrir A quoi bon si le nectar qui me délecte me fait l'effet d'un poison
Briser à jamais les chaînes qui vers le fond m'entraînent Ne plus me laisser noyer dans le noir broyé Déployer le courage, ne plus jamais vivre à moitié Remontez les raz-de-marée qui poussent à renoncer, toujours avancer ! Déserteur de l'armée des victimes, évadé du tourment, ici-bas, même le chasseur déprime Voyez, vous ne m'aurez pas vivant Insoumis à la gravité, réfractaire à ces vérités de paradis qui s'enfuient et d'enfers mérités