Il embrasse une à une des milliers d'cigarettes Ce vieil homme en costume qui t'raconte des sornettes Qui se penche et qui hume son pinard de Bourgogne Ce vieillard qui t'enfumes sans aucune vergogne
Il se lance a la gorge des bouteilles sans messages Et son souffle regorge d'amertume et de rage Il s'en va à ta source mouiller sa marée basse Il te brandit ma douce comme un trophée de chasse
IL aura bientôt fait le tour de son horloge c'est l'écume au palais qu'il te ment des éloges Il pollue ta jeunesse, il t'écrase la main Te guide sans finesse vers les yeux des copains
Il dégueule sur les toits qu'il te trouve merveilleuse Mais y'a que toi qui y crois, tu te crois amoureuse Petite écervelée, c'est bien peine perdue On ne peut pas aimer quelqu'un qui ne s'aime plus
Comme il n'y a plus de joie dans sa pauvre carcasse Il n'éclate que de voix pour occuper l'espace Une voix caverneuse, une voix d'outre tombe A la tendresse hideuse à laquelle tu succombes
Non satisfait déjà d'être imbu de lui même Il imbuse de toi,te laisse croire que tu l'aimes Il use d'une renommée déjà tombée en miettes En fait d'la poudre achetée à tes yeux de bichette
Il a perdu sa flamme, il a perdu sa femme S'il se rabat maintenant sur toi, ma belle enfant S'il ose aller s'échouer de toute sa peau rèche Sa gueule mal rasée contre ta peau de pêche
C'est qu'il n'a plus en lui un restant de scrupule Il se croit tout permis, se couvre de ridicule Tu t'crois enamourée, mais tu n'es rien du tout Petite ecervelée cet homme est un vieux fou.
Il s'enivre un instant de ton joli sourire Y t'fais des compliments qui ne veulent rien dire Il envie ton avenir, il t'en quémande une part Pour s'empêcher d' pourrir, mais c'est déjà trop tard
Et quand tu lui permet de caresser tes cuisses Ca ne le rend que plus laid, ça ne le rend que plus triste Tu le crois amoureux, mais Dieu que tu as tort Cet homme n'est pas que vieux, cet homme est déjà mort