Les poupées de Peynet, Dans leur écrin de papier, Ont l'air de s'ennuyer Sur l'étalage mal rangé. Les poupées de Peynet Se racontent tout le jour Les potins du quartier Qui font parler les alentours.
Sur un journal du soir, Elles voient, tout émues, En page des histoires, Leur portrait ingénu. Les poupées de Peynet Font du charme aux écoliers Qui veulent les imiter Avec leurs cheveux mal coiffés.
Dès que tombe la nuit, l'étalage s'anime. Et plein de musiciens, Sortant de leur écrin, Jouent des valses de Chopin.
Les poupées de Peynet Ont choisi leurs cavaliers ; Le magasin d' jouets En beau dancing s'est transformé. Fermière et jardinier, Colombine et Arlequin Se sont tous enlacés Pour valser jusqu'au lendemain
Elles ont, d'un vieux tiroir, Sorti les cotillons. Et, des fois, le soir, Remplacent les lampions. Le voile de la mariée Tourbillonne dans le vent Et, dans l'ombre, enlacés, Les amoureux font des serments.
Déjà renaît le jour ; Les poupées de Peynet Font vite un dernier tour Sur la valse des regrets.