Dès potron-minet, à peine habillée, Tu faisais l'inventaire de tes allées Désherber par-ci, arroser trop tard T'avais toujours un métro de retard
Comme ces vieilles citadines lâchées à la campagne Tu étais la risée des paysannes
{Refrain:} J'ai fait la moitié du parcours Et tu m'as lâché la main Tu m'as pris de court Mais comment te dire Je ne t'ai pas vue vieillir Couchée à dix, levée à six Tu me disais que l'on vit Dix fois dix
Et t'as mouru un beau matin Sans me prévenir, sans rien
Le dimanche matin, sur ton trente et un Tu vérifiais si tu n'oubliais rien Et sans crier gare, tu filais dare-dare Pour la messe. Fallait pas être en retard
Comme ces dames patronnesses amoureuses du curé Tu trottinais sous mon rire amusé
{au Refrain}
Puis t'as mouru un beau matin Sans me prévenir, sans rien
Pour meubler tes jours, tu donnais des cours Aux attardés, aux voyous, aux balourds Tu leur prenais rien, ils comprenaient rien Mais moins encore que c'était pour leur bien
Et quand, de tes yeux fatigués, tu lisais au tableau Ils faisaient des bras d'honneur dans ton dos
{au Refrain}
T'as mouru un beau matin Sans me prévenir, sans rien