Dans la vallée du Sacramento, Un pauvre gars sans fortune, Est amoureux d'une brune, La fille du rancho. Ce grand garçon qui n'a peur de rien N'ose pas dire à la belle Les mots qu'il chante pour elle Lorsque la nuit revient.
Assis sous un grand pin dans la clairière, Il fait chanter son harmonica. Il lui dit en secret une prière Que la brise embaumée emportera.
Son cÂœur tremblant espère un écho Qui répondrait : Oui, je t'aime. Qu'il serait doux ce poème Dans la vallée du Sacramento.
Hélas, combien de nuits ont défilé Sur les grands pins échevelés... Mais l'amoureux n'a pas parlé.
Un soir, au grand galop de son cheval, Il voulut fuir avec son mal Vers son lointain pays natal.
Pourtant, la fille du rancho Avait deviné sans un mot.
Dans la vallée du Sacramento, Un pauvre gars sans fortune, Fuyant les yeux d'une brune, A quitté le rancho. Il va lancer un dernier adieu, Revoir le décor sauvage Où danse encore le mirage De son rêve malheureux.
Soudain, tournant les yeux vers la clairière, Il tressaille et déjà son cÂœur bat. Dressée sur son cheval dans la lumière, La belle, éperdument, lui tend les bras.
Dans le mystère du soir doux et chaud, Sous les étoiles qui tremblent, Deux ombres s'en vont ensemble Dans la vallée du Sacramento, Dans la vallée du Sacramento.