De grands garçons très francs Amis du firmament Les yeux pleins de lumière Et sans nulle manière Dans le matin serein D'une journée sans fin Calmement décollaient C'était encore la paix Au bar de l'Escadrille Parmi les rires et les trilles Ils fêtaient leurs champions Au retour des missions Tous les dangers du ciel Leur semblaient irréels Les filles bien plus belles Et plus fortes leurs ailes ! Mais hélas un matin La vraie guerre survint Leurs rires se figèrent Et leurs traits se crispèrent Sous le ciel tout en feu Quels combats valeureux ! Les avions qui flambaient Les balles qui fauchaient A bar de l'Escadrille Finis les rires et les trilles On comptait les absents Tombés si crânement Une immense douleur Leur déchirait le cœur Les filles étaient moins belles Et moins fortes leurs ailes ! Ce fut le calme enfin Et puis le grand chagrin Les carlingues blessées Les ailes transpercées On pleure les amis A tout jamais partis En se disant, déjà Du grand jour qui viendra Au bar de l'Escadrille Revivront, les rires, les trilles Quand dans le ciel plus beau D'un monde enfin nouveau Les avions de demain Pour le bonheur humain Dans la paix éternelle Feront frémir leurs ailes.