Qu'elle est divine la biguine ! De ses doux accents mon cœur se fascine Elle va chantant perverse et câline Mêlant jusqu'au jour la danse et l'amour ! Nos soirs d'autrefois sous les tropiques Au son de sa voix s'évoquent magiques Et je les revois plus magnifiques Qu'elle est divine la biguine Sur ses heureux bords, je l'avais connu Et l'amour alors était venu... Ah ! les beaux jours ! ah ! les chères caresses La douce promesse d'aimer toujours ! Qu'elle était divine la folle biguine !... Mais soudain l'azur s'obscurcit de sombres nuages Et notre amour fût englouti dans un brusque orage ! Et tout fut fini, bien fini ! Ah ne jouez plus pour moi la biguine ! Car de ce qui fut, autrefois, tout n'est que ruines Ce qui fut un beau feu si tendre n'est plus que cendres Jouez, en sourdine, la biguine ! Et pourtant peut-être qu'aux accents si touchants De cet air de jadis de nos regrets se grisent Tu te sentiras tout à coup l'âme reprise Chantant dans un frisson, l'ancienne chanson Qu'elle est divine la biguine Qu'elle est divine la biguine Qu'elle est divine la biguine !